Mardi, 19 Mars 2024

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Troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat

Ce document répond à l’essentiel des questions qui peuvent être posées à l’issue de la publication des résultats du 3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (3ème RGPH) du Cameroun.

Les données d’un recensement permettent de :
  • connaître l’effectif de la population d’un pays à un moment donné. Dans le cadre du 3e RGPH, il s’agit de connaître l’effectif de la population du Cameroun en novembre 2005 ;
  • connaître la répartition de la population du pays selon les unités administratives (par région, département, arrondissement…).
  • connaître la composition et les caractéristiques de la population d’un pays, à savoir : le nombre d’hommes, de femmes, d’enfants, d’adultes, de personnes âgées, de femmes pouvant procréer, d’étrangers, de personnes fréquentant un établissement scolaire, de personnes travaillant… Le recensement fournit par ailleurs des informations sur certaines caractéristiques de la population (âge, sexe, répartition par unité administrative, par milieu de résidence, selon le niveau d’instruction, selon les caractéristiques du chef de ménage…).
  • estimer le niveau d’accroissement de la population entre deux recensements.
  • planifier les actions de développement.

De manière générale, les données issues d’un recensement permettent de  connaitre la situation démographique et sociale d’un pays, mais surtout de concevoir, de formuler, de mettre en œuvre et d’évaluer des stratégies politiques, programmes nationaux de développement.

Plus spécifiquement, elles sont utilisées par les administrations publiques, les milieux d’affaires, les industries, les universités et institutions de recherche, les étudiants et autres acteurs de développement.

L’administration publique utilise les données tirées des recensements pour le découpage du territoire en circonscriptions administratives et pour la détermination des circonscriptions électorales. A l’échelon local, les collectivités territoriales décentralisées utilisent les données du recensement pour évaluer les besoins en matière de planification des infrastructures et services communautaires : transport, électrification, adduction d’eau, les services sociaux de base (santé, éducation, etc.).

Les milieux d’affaires et les industries utilisent les données du recensement pour leurs études de marché, la planification de leurs besoins en personnel ou pour le choix des sites d’implantation de nouvelles usines. Il s’agit notamment de l’analyse de :

  • la demande de consommation des ménages et des individus ;
  • la demande des services sociaux ;
  • la demande de logement et du marché des bâtiments ;
  • la demande des institutions financières (banques et assurances) ;
  • la segmentation d’audience des médias.

Le secteur du travail se sert des données du recensement pour déterminer le nombre, la répartition spatiale et les caractéristiques de la population active (âge, niveau d’instruction, sexe, état matrimonial...). Ces renseignements sont d’une grande utilité dans plusieurs cas. Ils permettent par exemple aux planificateurs de savoir quels programmes d’emploi ou de formation ils doivent mettre sur pied.

Dans le domaine de l’enseignement et de la recherche, le recensement met à la disposition des chercheurs et étudiants des  données pour leurs études.

Les phénomènes de population changent très rarement à court et à moyen terme. Les phénomènes observés pendant le recensement de 2005 permettront d’orienter les décisions à prendre jusqu’au prochain recensement.

Les utilisateurs se sont contentés jusqu’ici des données issues des enquêtes par sondage, ou des données du 2ème RGPH, vieilles de plus de 20 ans. Donc le besoin des données récentes est réel. La publication des résultats du 3ème RGPH a certes connu un retard mais les résultats restent d’actualité. La publication des résultats du recensement de 2005 en 2010 n’enlève en rien la validité des données.

Le recensement général de la population et de l’habitat est une opération lourde, complexe et coûteuse. Son organisation et son exécution nécessitent la mobilisation d’importants moyens humains, matériels, logistiques et financiers.

Les résultats du 3ème RGPH sont publiés aujourd’hui en raison de la complexité d’un certain nombre de tâches à exécuter après le dénombrement (acheminement des questionnaires à la Coordination Nationale, archivage, Enquête Post-Censitaire, collationnement, vérification et codage, saisie des données, contrôle de la saisie, redressement, apurement, etc.). Toutes ces activités ont connu un retard dans leur mise en œuvre du fait du déblocage tardif des fonds.

En effet, des difficultés de toutes sortes n’ont pas permis de mettre en œuvre de façon continue le plan d’exécution des différentes phases de l’opération.

Non, les résultats n’ont pas été manipulés ; le retard accusé dans la publication des résultats du 3ème RGPH est dû tout simplement aux difficultés rencontrées dans le processus de traitement des données. Il ne frise en aucun cas la manipulation des effectifs.

Le recensement est une lourde opération qui nécessite la mobilisation d’énormes ressources financières, matérielles et logistiques. Le dénombrement (le fait d’aller sur le terrain pour recenser la population dans les ménages) n’est que la face apparente et la plus visible de l’opération. Après le dénombrement, il y a encore des étapes à traverser avant d’aboutir aux résultats définitifs.

Dans le cadre du 3ème RGPH, après le dénombrement, les activités suivantes ont été réalisées : l’archivage, la préparation et la réalisation de l’enquête post censitaire (EPC), l’exploitation des questionnaires de l’EPC (collationnement et saisie), l’exploitation manuelle des questionnaires du dénombrement, la vérification et le codage, la saisie, l’apurement, le redressement, la production des résultats définitifs, la validation de ces résultats par le Comité Technique et par le Conseil National du 3ème RGPH. Ce sont toutes ces étapes qui ont abouti à la publication actuelle des résultats.

Comme nous l’avons déjà dit, nous avons connu des difficultés et ces dernières ont prolongé les dates et les périodes de réalisation de toutes ces activités. En conclusion, il y a des dispositifs de garantie de fiabilité des résultats qui ont été mis en place. Un Comité Technique constitué des représentants des institutions qui font notoriété dans le domaine et le Conseil National. Ces instances ont suivi, contrôlé et évalué de bout en bout toutes les étapes de cette opération. Les manipulations ne sont pas possibles. Ensuite le recensement a bénéficié de l’assistance technique de l’UNFPA qui ne saurait être accusé de partialité.

La question de la fiabilité des résultats ne se pose pas car dans le cadre de la réalisation du 3ème RGPH, des systèmes de contrôle ont été instaurés à plusieurs niveaux aussi bien pendant l’exécution du dénombrement sur le terrain que lors de l’exploitation des données collectées (codage et exploitation informatique). Des dispositions ont été prises pour que les procédures de contrôle élaborées à cet effet soient appliquées.

La fiabilité des résultats publiés repose sur l’évaluation des données à l’aide des différents outils d’analyse démographique. Le premier travail effectué après la saisie des données a consisté en l’appréciation des chiffres globaux, l’examen des rapports de masculinité, l’examen de la structure par sexe et par âge, l’examen de la taille moyenne des ménages ordinaires. Ensuite il s’est poursuivi avec l’évaluation de la qualité des données sur l’état matrimonial, la fécondité, la mortalité, les migrations, la scolarisation, l’activité économique, les caractéristiques de l’habitat.

Un rapport d’évaluation de chaque étape a été élaboré et approuvé par les différentes instances techniques du 3ème RGPH.

Les  indicateurs obtenus sont cohérents avec ceux des 2 derniers recensements et ceux des autres enquêtes nationales. Sur cette base il y a lieu d'accorder du crédit à ces résultats.

Les résultats publiés ont été examinés et validés par les deux instances mises sur pied par le décret présidentiel instituant le 3ème RGPH, à savoir le Comité Technique et le Conseil National. Avant que ces instances ne valident ces résultats, la Coordination Nationale (BUCREP) a travaillé en collaboration avec le MINEPAT, l’INS, l’ISSEA et l’IFORD pour analyser les résultats obtenus. Ce travail a été conduit par une équipe de démographes et statisticiens chevronnés appuyés dans toutes les étapes de l’opération par un Conseiller Technique Principal mis à la disposition de la Coordination Nationale par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population). L’UNFPA a également mis à la disposition du BUCREP des consultants internationaux pour la réalisation de la cartographie et pour l’exploitation des données. Bref, c’est toute une équipe nationale et internationale qui s’est mobilisée pour garantir la fiabilité et la qualité des résultats définitifs qui sont aujourd’hui rendus publics.

Du point de vue statistique, un taux de couverture de 85,9% pour un recensement général de la population et son pendant, le taux d’omission, 14,1% sont acceptables. En effet, il convient de noter que quels que soient les efforts déployés lors de la collecte, les questionnaires du recensement présentent des imperfections dues à des causes diverses : unités non recensées, personnes recensées deux fois, absence de réponse à certaines questions, réponses inexactes. Ces imperfections affectent surtout les unités se trouvant dans une situation complexe ou marginale. Les erreurs de couverture qui portent sur les omissions des individus, des ménages ou des localités peuvent être le fait de l’agent recenseur, de la personne qui donne les informations sur le ménage recensé, du refus délibéré de se faire recenser pour des motifs divers et de la caducité des données des travaux cartographiques. Par exemple, un membre du ménage temporairement absent du domicile pour des raisons d’études, de travail ou parce qu’il est hospitalisé ou retenu à la brigade ou au commissariat de police pourrait être ainsi omis. Un ménage possédant deux résidences pourrait être omis aux deux endroits, compte tenu de la confusion qui pourrait s’établir relativement au lieu où il devrait être dénombré. Ainsi, cette confusion pourrait aussi entraîner un double compte ou « sur dénombrement », lorsqu’un individu est inscrit à deux résidences.

Il faudrait dire qu'à l'observation,  les seuils minima d'acceptabilité  pour les recensements sont de 85%, or celui-ci a  même presque un point au-dessus de cette valeur. C'est donc dire que ce taux est nettement valable. 

Selon les normes internationales, on distingue 4 niveaux de couverture de la population lors d’un recensement :

  • Si la couverture est de plus de 95%, très souvent on ne procède pas au redressement des effectifs de population ;
  • Si la couverture est estimée entre 95% et 90%, on redresse seulement les effectifs des circonscriptions administratives par sexe si l’on estime que les omissions n’ont affecté que faiblement les données de structure et les indicateurs synthétiques ;
  • Si la couverture est estimée entre 90% et 85%, on redresse les effectifs des circonscriptions administratives par sexe en tenant compte des résultats de l’enquête post censitaire. On procède également à une évaluation interne et externe pour définir les procédures d’apurement adéquates à appliquer ;
  • Si la couverture estimée est inférieure à 85%, il est assez difficile de parvenir de façon aisée à des résultats fiables.

Comme vous pouvez le constater, le 3ème RGPH se situe dans la 3e catégorie. Le BUCREP a effectivement exploité les résultats de l’EPC, il a également exploité des sources de données internes et externes pour garantir la fiabilité des résultats définitifs.

Il faut savoir que le taux d’omission est déterminé pour opérer des ajustements des données collectées sur le terrain ou données brutes. A partir du taux d’omission ou du taux de couverture, on redresse les données brutes par compensation proportionnelle pour rattraper les données qui ont échappé pendant la collecte.

Les résultats provisoires sont obtenus par dépouillement manuel des fiches de récapitulation du dénombrement dans la zone de dénombrement tandis que les résultats définitifs sont issus de la saisie des données au clavier après les différents contrôles dans la chaîne de traitement des données (archivage, vérification et codage des données, saisie proprement dite, apurement, redressement)

Les résultats provisoires ont été obtenus à partir d’un traitement manuel des données et donc sujet à beaucoup d’erreurs. Il s’agissait simplement d’une exploitation des fiches de récapitulation des effectifs élaborées sur le terrain par les agents recenseurs par ZD. Ces statistiques de récapitulation sont souvent soit sous-évaluées soit surévaluées. Il était clair que les statistiques provisoires devaient être différentes des résultats définitifs ; c’est pourquoi le résultat provisoire de toute opération de recensement devient caduque dès l’obtention du résultat définitif qui, lui, se fonde sur les données effectivement contenues dans les questionnaires.

L'accroissement de la population est la résultante de plusieurs facteurs : natalité, mortalité et migration. Pour que la population d’un pays augmente, il faut que les facteurs suivants aient un impact significatif. Ainsi, on doit noter que :

  • beaucoup de femmes accouchent et les nouveau-nés qui en sont issus survivent ;
  • les individus décèdent moins et donc vivent plus longtemps ;

C'est donc la combinaison de ces phénomènes qui déterminent le rythme d'évolution de la population.

Les tendances observées montrent que le taux d’accroissement de la population du Cameroun se situe en deçà de 2,9%. En effet, la baisse relative de la fécondité associée au déclin modéré de la mortalité et à un solde migratoire international négligeable explique la diminution du taux d’accroissement moyen annuel intercensitaire, lequel est passé de 2,9% entre 1976-1987 à 2,8 entre 1987-2005.

Pour être plus explicite, l’amorce de la baisse du rythme d’accroissement de la population du Cameroun depuis 1987 n’est pas un fait nouveau. Du point de vue de la natalité/fécondité, cette tendance a déjà été révélée par les différentes Enquêtes Nationales, notamment les EDS réalisées en 1998 et en 2004 qui ont permis de constater l’usage accru des méthodes contraceptives par les hommes et les femmes et le recul de l’âge au premier mariage. En effet, l’augmentation du niveau d’instruction des filles retarde l’entrée en union et par conséquent l’exposition au risque de grossesse. Ces situations contribuent à la baisse de l’ISF (nombre moyen d’enfants par femme).

Du point de vue des migrations, les Camerounais s’expatrient de plus en plus, notamment les jeunes qui s’en vont en quête d’emploi. Le contexte économique des dernières années, particulièrement moroses, est plutôt favorable au ralentissement de l’immigration internationale ; toute chose qui contribue à faire diminuer le rythme d’accroissement de la population du Cameroun.

Yaoundé est l’une des villes du Cameroun ayant le taux d’accroissement annuel moyen le plus élevé. Ce taux est le résultat d’un rayonnement et d’un dynamisme particulier de la capitale politique du Cameroun qui bénéficie d’un fort potentiel d’extension spatiale et qui présente de nombreuses opportunités en matière d'emplois ou en matière d'encadrement scolaire. Toutefois ce taux qui baisse de 1987 à 2005 passant de 6,8% à 5,7% peut s’expliquer par le fait que le département du Mfoundi est aujourd’hui fortement urbanisé et les populations qui auraient pu s’y installer préfèrent s’établir dans les arrondissements périphériques tels que Mbankomo, Soa, Okola, Obala, Mfou.

Il faut relever que la ville de Douala a presque atteint son seuil d’extension spatiale à cause de ses frontières naturelles que sont la mangrove et la mer qui n’offrent pas de possibilités d’installation de la population. Yaoundé par contre, dispose d’un fort potentiel d’extension spatiale au regard de l’étendue de sa zone rurale et la présence d’interstices urbains encore non bâtis.

En outre, la crise économique qui a entraîné le déclin des activités particulièrement concentrées à Douala avec la fermeture de plusieurs entreprises, l’a rendue moins attractive. Parallèlement, beaucoup de personnes ayant perdu leur emploi ont eu à quitter la ville. Par contre la ville de Yaoundé avec ses fonctions politique, administrative est devenue plus attractive à cause de ses possibilités présumées d’emplois. En plus, depuis quelques années, le secteur du service s’y est beaucoup développé. Par ailleurs, le flux de la migration intra régionale observée dans le Centre se dirige principalement vers le Mfoundi.


 

Le Cameroun est un cas atypique en Afrique subsaharienne où l’on observe le développement simultané de deux métropoles et l’émergence de plusieurs villes secondaires. Ceci a contribué à ralentir la croissance démesurée de Yaoundé et Douala. Nonobstant les effectifs actuels de leur population, il faut noter que la population de ces deux grandes villes croit à un rythme exponentiel comme le montre le tableau ci-après.

 

1976

1987

2005

YAOUNDE

313 706

649 252

1 817 524

DOUALA

458 426

809 852

1 907 479

Mais, il est important de souligner que les résultats définitifs du 3ème RGPH sont basés sur la population de droit, c’est-à-dire la population résidante ou la population domiciliée de chaque entité administrative. Cette population résidante est composée de chaque personne qui réside habituellement dans un lieu donné, qu’elle ait été présente ou non au moment du dénombrement.
Les villes de Douala et de Yaoundé en raison de leurs multiples fonctions économiques, politiques, et de la présence des infrastructures de référence accueillent d’importants flux de population dont une bonne partie n’y est que de passage (pour des séjours de courte durée). En effet, ces métropoles sont le centre d’activités pour la plupart des villes secondaires et des bourgades périphériques. Les mouvements pendulaires centre-périphérie incessants donnent en effet l’illusion du gros effectif. Le triangle économique Yaoundé, Douala et Bafoussam est au cœur de ce phénomène.

Dans le Sud-ouest, le fort taux d’omission est imputable à la caducité des données cartographiques. On peut également évoquer le refus de la plupart des Nigérians installés dans la région de se faire recenser.

Dans le Mfoundi et le Wouri, les explications suivantes peuvent être avancées :
•    la caducité de la cartographie qui a été réalisée deux ans avant le dénombrement ;
•    les agents recenseurs qui ont indexé le remplissage des questionnaires au montant de leur indemnité de subsistance et de leur salaire ;
•    les sensibilités politiques ayant amené beaucoup de ménages à refuser de se faire recenser.

Du point de vue historique, Nkongsamba a été pendant longtemps, la plaque tournante de la région de l’Ouest et des zones limitrophes. En effet, pendant longtemps,  les grandes plantations du Moungo ont participé au dynamisme de la ville de Nkongsamba. Cette importante activité agricole a été délaissée suite à la crise économique des années 80-90 qui a entraîné la chute des prix des produits agricoles et particulièrement celui du café et l’abandon des activités connexes (égrenage et séchage, usinage, etc.). L’érection de Bafoussam en capitale régionale de l’Ouest, la perte de son rôle de terminal ferroviaire et de grand centre commercial ont contribué au déclin de la ville.
En ce qui concerne Edéa, Il faut signaler que cette ville se situe dans une zone faiblement peuplée. L’existence d’une seule unité industrielle (l’usine Alucam) sans activités induites combinée à la proximité des deux métropoles Douala et Yaoundé expliquent en partie la faible croissance de la ville d’Edéa. La fermeture de la Cellucam a porté un coup sérieux à la croissance de la ville.

Le poids démographique de la région de l’extrême-Nord repose essentiellement sur sa population rurale du fait que les principales activités sont agro-pastorales et piscicoles. De plus, avant la création récente de l’Université en 2008, Maroua n’avait pas un attrait particulier par rapport aux autres chefs-lieux de département (Kousseri, Mokolo, Yagoua voire Mora) qui disposent presque des mêmes infrastructures.

La région du Nord est une zone d’accueil des émigrés en provenance de l’Extrême-Nord, et du Tchad pour des motifs agricoles et piscicoles. Ces migrations, en grande partie organisées dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire et soutenue par les projets de développement, s’observaient depuis les années 70 et se sont poursuivies jusqu’aux années 90. Le périmètre du barrage de Lagdo est une zone très propice à l’agriculture et à la pisciculture. De plus, le projet Nord-Est Bénoué, le barrage de Lagdo, et tout récemment l’implantation de l’usine d’égrenage de coton à Ngong ont ainsi drainé de nombreux migrants y compris les étrangers vers la région du Nord.
Les flux migratoires en direction du Centre sont dirigés essentiellement vers le Mfoundi qui abrite la ville de Yaoundé, siège des institutions politiques et administratives. Les complexes sucriers de Mbandjock et de Nkoteng ont également attiré une abondante main d’œuvre employée dans les plantations de canne à sucre.
Les flux migratoires en direction du Littoral se dirigent essentiellement vers Douala qui concentre à elle seule les 3/4 de la population de la région.
La région de l’Adamaoua occupe une position médiane entre les parties méridionale et septentrionale du Cameroun qui lui confère des frontières communes avec cinq régions : (i) au Sud, les régions du Centre et de l’Est ; (ii) au Sud-ouest, celles de l’Ouest et du Nord-Ouest ; (iii) au Nord, la province du Nord. En outre, la région de l’Adamaoua partage des frontières communes avec la République Fédérale du Nigéria, la République Centrafricaine respectivement dans ses parties occidentale et orientale.

L’Ouest une zone de forte émigration. La forte pression démographique (123,8 hbts/km²) sur les terres ainsi que l’intérêt poussé des originaires de cette région pour le commerce sont à l'origine de ce départ massif des populations de l'Ouest vers d'autres horizons plus favorables. A titre illustratif les ressortissants de la région se trouvent en grand nombre dans toutes les autres régions du pays.

L’ensemble des données du 3ème RGPH a fait l’objet d’un contrôle de cohérence interne et d’une évaluation minutieuse : appréciation des chiffres globaux, de la taille moyenne des ménages ordinaires par milieu de résidence. Des incohérences telles qu’observées dans le Lebialem n’ont pas été retrouvées ailleurs. Le problème de gonflement des effectifs dans le Lebialem est un cas bien circonscrit dans l’arrondissement d’Alou. A l’issue du dépouillement manuel et de la saisie de tous les questionnaires, on a pu s’apercevoir que les incohérences criardes étaient bien circonscrites dans le Lebialem.

Le passage de Bamenda comme 3ème ville du Cameroun en 2005, est la résultante d’une dynamique observée au 2ème recensement. En 1987, Bamenda a enregistré le taux de croissance annuel moyen le plus fort du pays soit 7,8%. L’essor des activités économiques, des établissements scolaires tout niveau confondus, des internats et d’autres infrastructures sociales de renom (hôpitaux, services, etc.) sont à l’origine de l’explosion démographique de cette ville. Par ailleurs, Bamenda est une ville de transit entre la région de l’Ouest et le Nigéria limitrophe. Ce qui est également un facteur d’attraction de population.

Le vieillissement de la population du Sud s’explique par la baisse du niveau de fécondité observée dans cette région à cause du niveau d’éducation élevé des femmes qui se traduit par une diminution de la proportion des jeunes de moins de 15 ans et par ricochet une augmentation des personnes âgées de 60 ans ou plus. La population jeune du Sud migrerait vers le Centre et vers les pays limitrophes (Gabon, Guinée Equatoriale) pour des raisons économiques, scolaires et académiques. Le niveau d’éducation élevé observé ici jouerait également en faveur de l’augmentation de l’espérance de vie. De même, le nombre d'infrastructures sanitaires dont dispose la région et surtout sa proximité avec Yaoundé qui dispose des infrastructures de qualité aurait une incidence sur la longévité observée.

Les deux complexes agroindustriels (Hevecam, Socapalm), la création des exploitations agricoles de moyenne importance par les élites de la région, la construction du terminal pétrolier de Kribi, le développement des marchés frontaliers d’Abang Minko et de Kyé-Ossi ont entraîné un afflux de migrants de sexe masculin en quête de travail. De plus, le niveau d’instruction élevé des femmes contribuerait à leur émigration économique.
Le Sud-ouest est une région de grandes plantations agroindustrielles qui accueillent beaucoup plus les hommes à la recherche d’emploi que les femmes.
Les activités de pêches dans la région sont dominées par émigrés de sexe masculin (nigérians, ghanéens et autres ressortissants de l’Afrique de l’Ouest) qui sont installés sans famille.

La population en âge de voter au Cameroun sera déterminée en temps opportun, au terme de l’analyse des données du recensement. Il est possible de la déterminer puisque l’âge a été recueilli. Mais, il ne s’agit que de la population potentielle en âge de voter car c’est le fichier électoral qui indique avec précision qui s’est inscrit pour exercer son droit de vote.

L’effectif par ethnie du Cameroun ne peut pas être déterminé à partir des résultats du 3ème RGPH, dans la mesure où la variable « ethnie » n’a pas été saisie.

Initialement, la variable ethnie devait être saisie pour les camerounais et la nationalité pour les étrangers, mais au dernier moment, le Conseil National du 3ème RGPH, instance hiérarchique supérieure de la Coordination Nationale n’avait pas jugé opportun de saisir cette variable, au regard de son caractère sensible. En effet, la question sur l’ethnie, qui n’est souvent pas facile à collecter pourrait provoquer des réticences qui entacheraient l’opération. Enfin, il  a été jugé que des études plus élaborée sur les ethnies devraient être un préalable à leur collecte lors d’un recensement de la population.

La complexité de la mise en œuvre des procédures d’un recensement démographique n’est pas assimilable à l’inertie. La réalisation d’un recensement comporte plusieurs étapes et le retard observé est due à la fois à l’exploitation très complexe et aux difficultés financières liées aux retards dans le déblocage des fonds nécessaires.

On ne peut pas déterminer le nombre des pygmées au Cameroun dans la mesure où la variable « ethnie » n’a pas été saisie, bien qu’ils soient une population particulière.

L’inégale répartition de la population sur le territoire national résulte d’un ensemble de facteurs qui sont d’ordre : (i) historiques (zones d’occupation stratégique et de peuplement ancien à l’instar des Monts Mandara dans l’Extrême-Nord) ; (ii) géographiques (site et situation de certaines métropoles nationales et régionales comme Douala, Yaoundé et N’Gaoundéré) ; (iii) agro-écologiques (milieu naturel propice au développement des activités agro pastorales, et donc d’implantation humaine ou pas propices et donc répulsives) et ; (iv) démographiques (le fort taux de natalité propre aux peuples de certaines régions où les modèles culturels jouent en faveur du maintien d’une fécondité élevée ou faible selon le cas ); ce qui contribue à créer des écarts de peuplement entre les différentes parties du pays).
Les zones qui offrent plus d’opportunités d’activités socioéconomiques (implantation des infrastructures socioéconomiques telles que les routes, les écoles, les hôpitaux, les industries, les plantations …) attirent les populations au détriment des zones plus hostiles (forêt dense, zones marécageuses, sommets des montagnes…).

L’urbanisation rapide du Cameroun résulte des effets combinés de plusieurs facteurs tels que : (i) la poursuite de la croissance démographique naturelle de la population déjà urbanisée (naissances moins décès), (ii) l’exode rural (investissements différentiels des infrastructures socioéconomiques entre les villes et les campagnes), (iii) l’absorption des espaces ruraux périphériques par l'extension du périmètre urbain encore appelée phénomène de phagocytose, (iv) la création de nouvelles unités administratives dont les chefs-lieux deviennent de facto les centres urbains.
Le ralentissement des activités en milieu rural (Cacao, café, coton) suite au désengagement de l’Etat dans les filières agricoles a poussé beaucoup de jeunes ruraux à migrer vers les villes en quête d’opportunités dans le secteur informel.

Il faut noter que la ville de Yaoundé est différente du Département du Mfoundi qui est constitué de 7 arrondissements qui couvrent la ville de Yaoundé et les zones rurales du département du Mfoundi. Certaines zones périphériques des arrondissements de Yaoundé, bien qu’inclues au plan administratif dans la ville, gardent leur caractère rural. C’est ainsi que la zone rurale de Yaoundé couvre les quartiers ou certaines localités dans les quartiers tels que Nkolondom, Tsinga-village, Olembe, Nyom 1, Ndjon’Assi Minkoa Meyos, Ebot-Mefou, Fébé, Nkol-Nkoumou, Ahala 2, Etoa, Afan-Oyoa 2, Nkolfon, Ntouessong, Mekoumbo, Messamendongo, Mbong-Abang, Odza 3, Nkolo, Minkan, Ngoulmekong, Abom, Ngona, Simbok. Il est important de relever que la ville de Yaoundé s’accroit beaucoup au plan spatial par l’effet de phagocytose des zones rurales.

Au sens du 3ème RGPH, est considérée comme ville tout groupe d’habitations qui remplit au moins l’un des deux critères ci-dessous :
1.    Etre un chef lieu d’un district, d’un arrondissement, d’un département, ou d’une région ;
2.    Avoir une population agglomérée d’au moins 5000 habitants et disposer des infrastructures suivantes :
-    Un établissement d’enseignement primaire ou post-primaire ;
-    Une formation sanitaire ;
-    Des installations fonctionnelles de distribution d’eau et d’électricité.

Le recensement démographique par définition est une observation instantanée de la population vivant à l’intérieur d’un territoire (Population résidante - exception faite des membres du corps diplomatique et consulaire avec leurs familles) à un moment donné. En d’autres termes, un recensement général de la population et de l’habitat ne peut se réaliser qu’à l’intérieur des frontières nationales d’un pays. Toutefois, si les pouvoirs publics décident d’un recensement des Camerounais vivant à l’étranger, une méthodologie appropriée devrait être mise en place à cet effet.
Il faut relever que bon nombre de camerounais de l’étranger ne sont toujours pas enregistrés dans les ambassades et consulats où les représentations diplomatiques existent (exilés politiques et clandestins), et donc il y a à priori une réelle difficulté d’atteinte de l’exhaustivité tant recherchée.

Il faut relever qu’il a été assez difficile de saisir les informations sur la nationalité. En effet, certains étrangers se sont fait passer pour des camerounais et d’autres ont refusé de se faire recenser. Pour ceux qui ont accepté de se faire recenser, la non exigence d’une pièce d’identité pendant le dénombrement aurait favorisé l’enregistrement de mauvaises déclarations. Bref, un bon nombre d’étrangers se sont probablement fait recenser comme résidants camerounais pour diverses raisons (non compréhension de la nécessité de se faire recenser, craintes de représailles en cas de situation irrégulière, manque de confiance vis-à-vis de l’agent recenseur, peur de l’utilisation qui pourrait être faite des informations fournies…). Dans ce contexte, il est possible qu’il y ait eu une sous estimation du nombre d’étrangers résidant au Cameroun.
La difficulté est réelle de recenser les étrangers en général et les Nigérians en particulier, car beaucoup vivent en situation irrégulière et redoutent de ce fait toute opération d’identification, surtout qu’ils exercent pour l’essentiel des activités informelles, sujettes à la pression fiscale. Beaucoup ne se sont pas faits recenser ou se seraient faits recenser comme des camerounais.
Il faudrait aussi souligner que la crise économique qui  a ébranlé notre pays a eu pour conséquence de réduire l’intensité des activités économiques et partant, du nombre d'étrangers vivant dans ces zones.

Les hypothèses de projections qui sont formulées au plan national ne tiennent pas sur un horizon temporel de longue durée lorsqu’il s’agit des régions où les équilibres sont relativement instables. La création d’une infrastructure socioéconomique (universités, routes, industries) ou la survenance d’une catastrophe naturelle peut facilement bouleverser l’équilibre démographique entre plusieurs régions d’un même pays, indépendamment de la dynamique naturelle. Par contre, l’évolution de la population au niveau national est essentiellement tributaire de la dynamique naturelle car l’on suppose que le solde de la migration internationale est négligeable.
Les projections au niveau national sont peu influencées par les mouvements migratoires internes (entre régions, départements, arrondissements et localités). En outre, puisque les migrations internationales sont négligeables, il est donc plus aisé de faire des projections à long terme qui tiennent compte principalement du niveau d’évolution de la fécondité et de la mortalité.
La dynamique au niveau régional est plus sensible aux migrations internes, aux changements politiques (modification du statut administratif d’une localité) et infrastructurels (construction des établissements scolaires et universitaires, sanitaires, aménagement des voies de communications : routes, ponts, aéroports…). Compte tenu de tous ces éléments possibles de perturbation, il est plus judicieux au niveau régional de se limiter à des projections à moyen terme.
L’horizon des projections démographiques au niveau national et régional ne peut pas être le même pour la simple raison qu’à l’échelle régionale, les migrations internes peuvent affecter l’effectif de la population et il n’est pas possible de prévoir et d’évaluer les effets de ces migrations sur le long terme. Cependant, au niveau national, les migrations internes n’affectent pas le volume global de la population et il est alors possible de faire des projections à long terme sous l’hypothèse que le solde de la migration internationale est négligeable. 2035 correspond à l’horizon de la vision de développement envisagée par le Cameroun.

Selon les recommandations des Nations Unies auxquelles le Cameroun a souscrit, chaque pays doit procéder à un inventaire de ses ressources en hommes et en habitat tous les dix ans. Le 3ème RGPH ayant eu lieu en 2005, le 4ème RGPH devrait en principe se réaliser en 2015.

Les résultats du 3ème RGPH sont disponibles jusqu’au niveau des arrondissements. Avec la suite de l’exploitation, ceux-ci seront disponibles jusqu’au niveau des localités et villages.

Le BUCREP met à la disposition du Public tous les résultats publiés sur support papier ou en version numérique (CD ROM, DVD). Les résultats pourront être consultés sur le site WEB du BUCREP via internet.
Pour certaines informations non disponibles sur les documents ou le site, la demande peut être exprimée auprès du BUCREP.

 
 

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